Nouvel article dans "Sociobiology" sur la technique de la transplantation des pupes chez les fourmis oecophylles comme « booster démographique »

Pupae Transplantation to Boost Early Colony Growth in the Weaver Ant Oecophylla longinoda Latreille (Hymenoptera: Formicidae)
Auteurs : I. Ouagoussounon, A. Sinzogan, J. Offenberg, A. Adandonon, J.-F. Vayssières, D. Kossou

Comme la plupart des espèces de fourmis, les œcophylles vivent en société au niveau de différents nids où il existe une division du travail entre les membres. Les membres d’une colonie (plusieurs dizaines de milliers) vivent en général dans de nombreux nids disposés sur plusieurs arbres. Les œcophylles illustrent parfaitement la polydomie au sens de Forel où chaque colonie est formée de plusieurs nids sur plusieurs arbres voisins  mais avec un seul nid renfermant la reine reproductrice. Ce nid renfermant la reine est en général petit et situé au centre de différentes connexions reliant les différents nids les uns aux autres.

L’arbre qui héberge le nid comportant la reine est connecté aux arbres voisins par un abondant réseau de pistes. Le système de nidification complexe où les colonies présentent à la fois des nids sans reines et avec reines permet (i) l’exploitation rationnelle des ressources alimentaires et physiques, (ii) la diminution des dépenses énergétiques, et (iii) un moindre impact de l’action des prédateurs et-ou compétiteurs. La fondation de nouvelles colonies peut se faire soit par une seule reine ou haplométrosis soit par un groupe de plusieurs reines ou pléométrosis. Le nombre d’ouvrières produites par une reine est plus faible pour les colonies en haplométrosis qu’en pléométrosis. Les œcophylles, fourmis arboricoles, peuvent se reproduire avec les deux modalités… mais ce n’est pas toujours simple.

Les œcophylles sont couramment utilisées dans les plantations fruitières en Australie, en Asie du sud-est et tout dernièrement en Afrique de l'Ouest dans le cadre de la lutte biologique contre les ravageurs.

Mais le cycle de nos chers auxiliaires est un peu long et nous avons cherché à en savoir un peu plus afin de le « booster ». Ainsi, nous avons cherché à améliorer la technologie et l’expérimentation sur une large échelle d’une production rapide des colonies de ces fourmis arboricoles, si utiles, dans un sens agro-écologique.
DOI: 10.13102/sociobiology.v60i4.374-379

Publiée : 04/02/2014