Pour une agrumiculture de qualité à Mayotte. AgrumQuaM

Les objectifs du projet sont de certifier la qualité sanitaire des plants d’agrumes, de repérer les variétés locales d’intérêt, de proposer des itinéraires techniques adaptés au contexte local, dont des méthodes innovantes pour contrôler les bio-agresseurs de ces cultures, de compléter l’inventaire de ces derniers et de transférer les résultats obtenus aux producteurs.

Date de début de projet :

01/01/2022

Date de fin du projet :

31/12/2023

Objectifs

  • Produire sous contrôle phytosanitaire des plants sains de nouvelles variétés d’agrumes introduites,
  • Repérer des variétés locales intéressantes afin de les caractériser, les assainir et les introduire dans les blocs de multiplication dans le futur,
  • Adapter l’itinéraire technique de la conduite des vergers au contexte local,
  • Réaliser une surveillance épidémiologique des vergers et compléter l’inventaire des bio‐agresseurs et des auxiliaires,
  • Mettre au point des méthodes de lutte alternatives à la lutte chimique contre les insectes ravageurs,
  • Transférer les résultats du projet aux conseillers agricoles et aux producteurs, les former aux pratiques de production agro‐écologiques en vue de leur adoption et contribuer à la professionnalisation d’une filière locale de production d’agrumes de qualité.

Localisation

Mayotte

Description

La production d’agrumes à Mayotte était en 2018 de 1153 t pour 277 ha (DAAF Mayotte, 2018), principalement en oranges, mandarines et limes. Elle est aujourd’hui en grande majorité issue d’arbres isolés dans des systèmes extensifs (jardins mahorais), avec des variétés locales non greffées, peu productives et souvent atteintes de maladies comme le chancre bactérien. La gamme variétale est également limitée tout en étant hétérogène pour un même groupe, comme les oranges par exemple. De la sorte, pour pallier le manque de production et la saisonnalité, des quantités importantes d’agrumes sont importées régulièrement.
Une forte demande d’une production locale apparait aujourd’hui à Mayotte aussi bien en termes de quantité, de gamme variétale, de qualité gustative et sanitaire, et est exprimée par les professionnels et les politiques.
Dans le cadre des projets RITA inter‐DOM, de nouvelles variétés ont été introduites par la DRTM via le Cirad dans les règles administratives et sanitaires en vigueur, et sont actuellement conservées et multipliées par le Conseil Départemental dans des serres agréées par l’autorité sanitaire. Des porte‐greffes ont également été semés et les greffages ont commencé en septembre 2021 afin de cibler une première disponibilité des plants au premier trimestre 2022. Ces plants seront mis en place dans de bonnes conditions agronomiques : choix et préparation du terrain, densité de plantation en fonction du type de verger (monospécifique ou en association avec d’autres cultures), fertilisation, irrigation, taille, gestion de l’enherbement et gestion des bio‐agresseurs.
D’autre part, la concentration d’un nombre d’arbres relativement important dans ces nouveaux vergers, et l’attraction connue exercée par des jeunes plants en pleine croissance, risquent de favoriser certains insectes nuisibles et il faudra surveiller ces aspects au cours du temps. De même, la surveillance phytosanitaire des arbres devra être vigilante dans le cas où de nouveaux bio‐agresseurs arriveraient à Mayotte, comme la maladie du HLB, la plus grave des agrumes, accompagnée de ses vecteurs (certains psylles), déjà présents dans les iles environnantes, ainsi qu’en Afrique de l’Est.
Les agriculteurs se plaignent depuis longtemps de piqûres et de chutes des fruits, attribuées au départ aux mouches des fruits. Cependant, une étude récente menée par le Cirad a montré que ces insectes causent en réalité très peu de dégâts sur les agrumes à Mayotte et que ces dommages sont en fait dus à un gros papillon de nuit, la noctuelle piqueuse de fruits, Eudocima afrikana. De la sorte, des recherches et des expérimentations sont nécessaires pour proposer des méthodes non chimiques afin de réduire les dégâts de ce papillon comme l’utilisation de filets contre les oiseaux, vu la grande taille de ces papillons piqueurs.
Enfin, il semble important de rechercher sur l’île des arbres en période de fructification qui présenteraient des caractéristiques intéressantes (adaptation aux conditions agronomiques et phytosanitaires, aspects gustatifs, etc.). Aussi, cette biodiversité d’agrumes, déjà disponible localement, mérite d’être sauvegardé après un schéma d’assainissement et de caractérisation en laboratoire, opération qui pourra se faire dans un prochain projet.

Partenaires

  • Chambre d’Agriculture de Mayotte (CAPAM)
  • Département des ressources terrestres et maritimes du Conseil Départemental (DRTM/CD)

Financement

Union Européenne dans le cadre des programmes FEADER