Soutenance thèse de Andnet Bayleyegn ABTEW

Andnet Bayleyegn ABTEW, doctorant UR HortSys, soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés :

« Comportement, écologie et contrôle du thrips des fleurs Megalurothrips sjostedti Trybom pour le développement d’une stratégie de protection
Intégrée du niébé Vigna unguiculata (L.) au Kenya »

Le vendredi 09 octobre 2015 à 14 h 00, à l'Amphithéâtre Jacques Alliot du Cirad - Avenue Agropolis - 34000 Montpellier

Résumé

L’objectif principal de cette thèse a été de rechercher une technique alternative de protection du niébé Vigna unguiculata (L.) contre le thrips des fleurs Megalurothrips sjostedti Trybom en se basant d’une part sur les pratiques actuelles des petits producteurs au Kenya et d’autre part sur le comportement et l’écologie de cet insecte à l’égard des signaux olfactifs qui seraient susceptibles de le repousser. Plus spécifiquement les buts à atteindre étaient les suivants : (1) Identifier et recenser les dégâts et l’impact sur la production occasionnés par les ravageurs du niébé dans différents agrosystèmes du Kenya et les méthodes utilisées par les petits producteurs pour les éviter ou les limiter ; (2) Estimer l’impact des changements  climatiques attendus dans les différentes régions d’Afrique sub-Saharienne sur la distribution du thrips des fleurs du niébé ; (3) Etudier l’effet répulsif et insecticide de plusieurs huiles essentielles et de leurs composants majeurs sur les thrips pour proposer des associations avec des plantes potentiellement répulsives dans le cadre de stratégies de protection intégrées. L’idée de départ a été de recenser les pratiques des petits producteurs en matière de protection des cultures de  niébé mais aussi évaluer leur connaissance et leur perception des différentes techniques utilisées qui pourraient servir au développement d’une stratégie de protection intégrée en alternative à la lutte chimique. D’après les producteurs, les principaux ravageurs du niébé sont le thrips des fleurs M. sjostedti, le puceron Aphis craccivora et le foreur des gousses Maruca vitrata. La lutte chimique serait la principale, si  ce n’est la seule, technique utilisée pour la protection du niébé avec une augmentation des fréquences d’application et des doses de pesticides chimiques utilisés en mélange qu’ils doivent pulvériser pour conserver leur efficacité. Nos résultats d’enquête ayant montré que les aléas climatiques étaient aussi un facteur important de perte de production pour 93% des producteurs, j’ai tenté d’estimer l’impact des changements climatiques potentiels en Afrique sub- Saharienne sur la distribution géographique du thrips M. sjostedti en me basant sur sa répartition actuelle (166 références) et la répartition du niébé (350 références). J’ai utilisé pour cela les outils MAXENT (Maximum Entropy) et AFRICLIM pour prédire les effets des changements climatiques en 2055. J’ai aussi étudié l’effet répulsif et insecticide de 24 huiles essentielles et de leurs composés majeurs sur des adultes de thrips M. sjostedti. Mes résultats ont montré un fort effet répulsif de 7 extraits de plantes. J’ai effectué des analyses chimiques par chromatographie en phase gazeuse couplée à un spectrophotomètre de masse pour identifier les composés hydro-carbonés de ces 7 extraits. L’utilisation d’extraits de plantes répulsives pourrait être intégrée à une nouvelle stratégie de protection du niébé. Des plantes productrices de certains de ces composés volatils répulsifs pourraient aussi être utilisées en association pour mieux protéger les cultures de niébé dans le cadre d’une stratégie  de lutte intégrée de type push-pull. Mais ces plantes potentiellement répulsives devront avant tout être validés en laboratoire puis dans des expérimentations en plein champ.

Mots-Clés

Petits producteurs, niébé, Vigna unguiculata, lutte intégrée, Kenya, thrips, Megalurothrips sjostedti, extraits de plante, huiles essentielles, répulsif, insecticide, comportement, AFRICLIM, changement climatique, Afrique sub-Saharienne.

Composition du jury

Dr Lucia Zappalà, Di3A, Université de Catane (Italie), Rapporteur
Dr André Nel, MNHN, ISYEB - UMR 7205 (France), Rapporteur
Dr. Barbara Conti, Université de Pise (Italie), ExaminateurDr Finn Kjellberg, CNRS, UMR CEFE (France), Examinateur
Prof Serge Kreiter, Montpellier SupAgro, UMR CBGP, France, Directeur de thèse
Dr Thibaud Martin, Cirad, UPR  HortSys/Icipe, France/Kenya, Co-directeur de thèse
Dr Giovanna Tropea Garzia, Université de Catane – Co-encadreur, personne invitée
Dr Sevgan Subramanian, ICIPE, Nairobi, Kenya – Co-encadreur, personne invitée

Publiée : 28/09/2015