Annonce soutenance de thèse Emilie Deletré

Emilie Deletré, Doctorante UR HortSys, ESA-Ecosystèmes et sciences agronomiques - SupAgro, soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés :

De la répulsion chez les insectes - cas d’étude du moustique Anopheles gambiae et de la mouche blanche Bemisia tabaci,

Le lundi 24 novembre 2014 à 9h00 à l'IRD, 911 Avenue Agropolis,
34394 Montpellier salle Amphithéâtre du bâtiment des Plantes

Résumé

Tous les insectes recherchent un hôte, animal ou végétal, pour la nutrition, un site de refuge, d'accouplement, ou de ponte. La recherche et la reconnaissance de l'hôte se font à distance en utilisant les signaux olfactifs et visuels, et la sélection et l'acceptabilité de l'hôte se font à l'aide des indices tactiles, olfactifs et gustatifs au contact de celui-ci. Grâce à nos connaissances sur les mécanismes d'accouplement ou de recherche de l'hôte, des pièges attractifs ont été mis au point par les scientifiques pour surveiller et réduire certaines populations d'insectes. Pourquoi ne pas utiliser ce que nous savons sur la recherche de l'hôte pour repousser les insectes nuisibles ? Un composé répulsif est un composé qui empêche un insecte de chercher, suivre, localiser, sélectionner, reconnaître ou accepter son hôte. Cinq phénomènes de répulsion ont été identifiés : la répulsion-expulsion, la répulsion-masquante, la répulsion-irritation, la répulsion-anti-appétante et la répulsion visuelle. Les composés répulsifs agissent sur le système olfactif et sur le système gustatif mais les modes d'actions restent inconnus. A partir des connaissances actuelles, des hypothèses ont été émises sur les modes d'actions des différents phénomènes de répulsion. Chaque répulsion a été étudiée sur un ou sur nos deux insectes modèles afin de discuter des modes d'actions potentiels et des applications possibles. Chez le moustique Anopheles gambiae, le lemongrass et la cannelle se sont montrés répulsifs-expulsifs. L'effet de la cannelle est dû au cinnamaldéhyde. Le coleus et le thym se sont montrés répulsifs-irritants. L'effet du thym est dû au carvacrol. Chez la mouche blanche Bemisia tabaci, l'aframomum et la citronnelle se sont montrés répulsifs-expulsifs. L'effet de la citronnelle est dû au géraniol. Aucun produit n'a été irritant. Le géranium, en particulier, son composé volatil majoritaire : le myrcène, a démontré un effet masquant pour les mouches blanches en présence de tomates. L'utilisation de filet, comme répulsion visuelle, s'est souvent révélé très efficace. L'effet anti-appétant pas toujours facile à évaluer chez les insectes piqueurs n'a pas été étudié chez nos deux insectes modèles. Avec une meilleure connaissance des mécanismes d'actions, de nouvelles définitions des phénomènes de répulsion pourraient être proposées prenant en compte non seulement le comportement de l'insecte mais aussi le mode d'action du composé. La découverte de nouvelles molécules pourrait en être facilitée.

Mots clés : huiles essentielles, olfaction, gustation, toxicité, comportement, IPM

Composition du jury

M. Fabrice CHANDRE IRD CoDirecteur de thèse
M. Thibaud MARTIN Cirad CoDirecteur de thèse
Mme Anne-Marie CORTESERO Univ. Rennes 1 Rapporteur
M. Claudio LAZZARI Univ. Tours Rapporteur
M. Frédéric MARION-POLL AgroParisTech Examinateur
M. Bertrand SCHATZ CNRS Examinateur

Publiée : 13/11/2014